C'est au cours d'une discrète vente de bijoux et objets maçonniques provenant de trois collections privées que ces manuscrits de la main de LCDSM ont été mis en vente. Ce lot de document aurait été trouvé chez un antiquaire pour une somme dérisoire... et mis en vente à Cannes.
Un collectif de chercheurs désireux de sauver ces documents avant qu'ils ne partent dans une collection privée, sans succès. Le maigre espoir de préemption c'est envolé après le coup de marteau totalisant près de 25.000 euros frais compris pour ces documents qui vont désormais rejoindre une bibliothèque privée aux fonds importants contre qui il est impossible ou presque de lutter. Espérons qu'elle permettra aux chercheurs de tous horizons de travailler sur ces documents.
Les lots 134 et 135 de la vente étaient intitulés : exceptionnelle correspondance entre Louis-Claude de Saint Martin et Niklaus anton Kirchberger pour le premier lot et Lot de correspondances constitué de lettres reçues par Niklaus Anton Kirchberger et doubles de ses réponses, pour le second.
Reprenons ici le descriptif de Dominique Libert expert pour la vente :
134 Louis-Claude de Saint Martin, dit “le Philosophe Inconnu”. Exceptionnelle correspondance entre Louis-Claude de Saint Martin et Niklaus Anton Kirchberger s’échelonnant du 22 Mai 1792 au 7 Novembre 1797. Ces courriers ont fait l’objet d’un tirage en 1862 sous le titre “la CORRESPONDANCE INEDITE” ouvrage recueilli et publié par L. Schauer et Alp. Chuquet, éditeurs-Propriétaires des Nombres et de l’Eclair sur l’Association Humaine. A Paris chez Dentu libraire-Editeur, au Palais Royal. Cette correspondance provient des archives d’Anton Kirchberger avec les lettres originales reçues de L.C.S.M. (la plupart avec l’adresse, mention postale et cachet de cire) et le double des lettres que Kirchberger lui a envoyées. Cette correspondance qui s’étale sur plus de cinq années est un rare document du XVIIIe siècle sur la théosophie de cette époque. La correspondance de Kirchberger est souvent rédigée sous forme de questions de l’Adepte au Maître, qui répond en “Maître” en l’éclairant sur ses questionnements. L.C.S.M. fait référence à différents mystiques, A. Bourguignon, G. Magneval (rite égyptien), W. Law, Abbé Rozier, J.B. Willermoz, G. Gichtel et Swendenborg. Il évoque la situation révolutionnaire française en 1792, la censure, ses différents gites dont l’Elysée chez la duchesse de Bourbon ou dans sa retraite d’Amboise. Il sollicite des ouvrages introuvables en France relatifs à Jane Leade, J. Böhme, mais aussi des subsides dont le remboursement sera source de confit avec K.. Sur les 116 lettres mentionnées dans l’ouvrage de 1862, il manque la n° 105 de K.. D’autres, qui sont notées parcellaires ou manquantes sur le livre, sont ici présentes ou complètes. Plusieurs lettres de L.C.S.M. dont les annotations en marge non reprises sur le livre, sont ici complètes. Six lettres supplémentaires inédites sont jointes. Deux lettres supplémentaires de L.C.S.M. datées 18.10.1797 et 17.12.1797 et quatre lettres de K., dont deux mentionnées manquantes sur le livre et deux non reprises.
135 Lot de correspondances constitué de lettres reçues par Niklaus Anton Kirchberger et doubles de ses réponses Une importante partie est d’ordre privé, rédigée en français et en allemand, soit 120 lettres s’échelonnant de 1793 à 1798 auxquelles sont joints deux articles de journaux de 1795 Plusieurs lettres rédigées en français sont à caractère mystique. Elles proviennent, entre autres, du Comte d’Yvone de la Foret, en exil à Londres (Lieutenant du Roi, gouverneur des Antilles) Certaines lettres sont relatives à Cagliostro, L.C.S.M., Cte de Zinzendorf, J. Böhme, la Révolution Française... A noter, deux lettres de Louis-Claude de Saint Martin relative à Bacon et aux Roses Croix signée, et une autre correspondant à une traduction de J. Böhme.